Un ancien fossile « Butt Drag » révèle les secrets des damans du Pléistocène

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Une découverte remarquable sur la côte sud du Cap en Afrique du Sud a donné la première empreinte fossilisée de « traînée de fesses », laissée il y a environ 126 000 ans par un parent du daman des roches moderne (également connu sous le nom de « dassies »). Cette découverte sans précédent, ainsi que ce qui semble être un site de traces fossilisées, offrent une fenêtre unique sur la vie de ces créatures à fourrure et trapues et sur l’environnement qu’elles habitaient à l’époque du Pléistocène (il y a environ 2,58 millions à 11 700 ans).

Que sont les damans des rochers et pourquoi traînent-ils leurs fesses ?

Les damans des rochers sont des habitants familiers de l’Afrique australe, souvent vus se prélasser au soleil sur les affleurements rocheux. Ces créatures sont connues pour leurs pattes courtes et leur absence de queue. Fait intéressant, ils traînent parfois leur arrière-train sur le sol. Bien que les propriétaires de chiens puissent associer ce comportement à des infections parasitaires, la raison chez les damans est moins claire. Cependant, cette action laisse des marques distinctives dans les zones sableuses – des traces fossilisées qu’il est désormais incroyablement rare de trouver.

Un trésor de traces fossiles le long de Cape Coast

Les chercheurs du Centre africain pour les paléosciences côtières étudient les traces et traces fossilisées le long de la côte sud du Cap depuis des décennies dans le cadre du projet d’ichnologie de la côte sud du Cap. Leurs efforts ont permis de découvrir près de 400 sites de traces de vertébrés, certains remontant à 400 000 ans. En étudiant ces impressions anciennes, les scientifiques dressent un tableau détaillé de l’environnement et de la façon dont vivaient les animaux et les plantes au Pléistocène.

La découverte révolutionnaire : un “butt drag” et un site de piste possible

Parmi les dernières découvertes figurent deux traces fossilisées importantes. L’un d’entre eux est un site de trace probable, situé près de Walker Bay et dont l’âge est estimé à environ 76 000 ans. L’autre est l’impression révolutionnaire de bout à bout, trouvée à l’est de Still Bay et datant d’environ 126 000 ans. L’empreinte de la crosse est une découverte unique au monde et, avec le site probable de la trace, représente la seule trace potentielle de daman fossilisé jamais identifiée.

Interpréter l’impression fossilisée

À l’aide d’une technique appelée luminescence stimulée optiquement, les chercheurs ont daté les échantillons de sable pour déterminer la date à laquelle ils ont été exposés pour la dernière fois au soleil. L’empreinte du bout à bout elle-même mesure 95 cm (37,4 pouces) de long et 13 cm (5,1 pouces) de large, avec cinq stries parallèles. Ses bords extérieurs sont légèrement surélevés et, à l’intérieur de l’impression, se trouve un élément distinctif en relief : une masse de 10 cm sur 9 cm (4 sur 3,5 pouces) mesurant 2 cm (0,8 pouces) de hauteur. Tout en envisageant initialement des possibilités telles qu’un léopard, un humain ancestral traînant une proie ou même un éléphant traînant sa trompe, les chercheurs ont conclu que ces scénarios ne pouvaient pas expliquer l’élément surélevé.

L’explication la plus plausible est que l’impression a été faite par un daman, la trace de la fesse effaçant toutes les traces précédentes, et le relief représentant potentiellement une masse fossilisée d’excréments de daman, connue sous le nom de coprolite.

Plus que de simples morceaux : Hyrax Urine et « Hyraceum »

Les damans des rochers laissent derrière eux une variété surprenante de traces au-delà des simples traces et marques de traînée. Leur préférence pour les zones rocheuses conduit souvent au polissage des surfaces rocheuses, créant un fini brillant semblable aux « pierres à frotter de buffle » trouvées dans la prairie nord-américaine.

Ils produisent également des dépôts uniques d’urine et d’excréments. L’urée concentrée et les électrolytes présents dans leur urine, combinés à de grandes quantités de carbonate de calcium, créent d’importants dépôts blanchâtres sur les surfaces rocheuses. Ces dépôts se mélangent souvent pour former une masse rocheuse appelée hyraceum, qui a toujours été utilisée à des fins médicinales. Les gisements d’Hyraceum peuvent avoir des dizaines de milliers d’années et sont considérés comme une ressource menacée et non renouvelable.

Apprécier l’importance des traces de daman

Les scientifiques plaident désormais pour une nouvelle compréhension de ces traces souvent négligées. Bien que l’urine fossilisée soit rare à l’échelle mondiale, elle est formellement reconnue comme « urolite », distincte de « coprolite ». Il semble que les damans contribuent de manière significative à l’approvisionnement mondial en urolite. En appréciant l’importance des empreintes de bout à bout, des urolites, des coprolites et des hyraceum, les chercheurs peuvent acquérir une compréhension plus approfondie des environnements du Pléistocène et de la vie fascinante des damans des rochers. En fin de compte, ces découvertes nous mettent au défi de voir ces créatures attachantes sous un jour nouveau et significatif.